ANDRÉ MARFAING


 

1925

André Marfaing est né à Toulouse le 11 décembre. Les séjours de vacances dans l’Ariège, à Capoulet- et-Junac, marquent ses années d’enfance.

 

1944-1948

Marfaing vit à Toulouse jusqu’en 1949. Pendant les dernières années de ses études secondaires, il dessine au fusain des antiques dans un atelier de sculpture. Il fait ses premières peintures dans le grenier de ses parents, rue Jacques Labatut.

Il décide d’être peintre.

Marfaing rencontre le poète Robert Aribault, le critique Pierre Cabanne, le sculpteur Robert Fachard, les peintres Pierre Igon et François Jousselin. Il découvre l’art contemporain à travers quelques reproductions et quelques livres (A. Lhote, Traités du paysage, 1939 ; B. Dorival, Étapes de la peinture française contemporaine, 1946).

Il s’arrête souvent devant les chapiteaux romans du musée des Augustins.

Certaines toiles dans ce même musée retiennent particulièrement son attention : La Bataille des roches rouges de Nicolas Tournier, L’Apothicaire des cordeliers de Toulouse d’Antoine Rivalz, une peinture sur carton de Toulouse-Lautrec.

Il obtient sa licence en droit, et il part en vacances en Corse avec François Jousselin, accompagné de son matériel de peinture.

 

1949

À 24 ans, le désir d’être peintre l’amène à Paris. Il habite à Meudon, avec Igon et Jousselin, puis à Vanves, où le peintre Léon Zack, leur voisin, leur rend souvent visite et les encourage.

 

1950-1951

Visite à l’atelier de Fernand Léger, rue Notre-Dame-des-Champs, Paris V e. Léger, qui travaille sur Les Constructeurs, reçoit Marfaing et Jousselin et leur confie certaines œuvres pour l’exposition d’art sacré qu’ils organisent à Toulouse. Marfaing fait la connaissance des peintres Francisco Bores, Maurice Estève, Alfred Manessier, Pierrette Bloch, Turan Selim et Jeanne Coppel. Il rencontre Guy Marester, critique d’art à Combat. Ce sera le début d’une longue amitié.

 

1952

Passage de la non-figuration à l’abstraction.

Fait la connaissance des peintres Roger Bissière et Gérard Schneider. Rencontre Pierre Soulages à l’exposition des Surindépendants. La toile exposée par Marfaing retient l’attention de celui-ci, qui lui rend visite à Vanves ; Marfaing et Jousselin l’accueilleront plusieurs fois dans leur atelier. Soulages conseille les jeunes peintres sur le comportement des artistes dans la société et sur le marché de l’art. Visite de l’écrivain et critique Guy Weelen.

 

1953

Mariage avec Chantal Letonturier à Capoulet-et-Junac. Les Marfaing s’installent à Paris, au huitième étage du 3, rue François Mouthon, dans le XV e arrondissement.

Schneider le fait inviter au Salon de mai.

 

1954-1955

Naissance d’un premier fils, Didier. Voyage à Berlin avec le peintre Jean Pellotier. Marfaing remarque L’Homme au casque d’or alors attribué à Rembrandt, et Étienne Chevalier présenté par saint Étienne de Fouquet.

Rencontre les peintres Olivier Debré, Jean Messagier, Pinchas Maryan, Claude Bellegarde, Chafik Abboud, ainsi que l’artiste et critique Roger van Gindertael. Marfaing expose dans les salons Réalités nouvelles et Comparaisons.

Naissance de son second fils, Philippe.

L’été se passe à Saint-Jean-de-Luz, puis dans l’Aveyron où Marfaing travaille des lavis avec Yves de La Tour d’Auvergne.

Contrat avec la galerie Art Vivant.

 

1956-1957

Fait la connaissance du philosophe Jean Grenier et des plasticiens Manuel Viola et Guy Resse. Voyage en Espagne. Contrat avec la galerie Claude Bernard.

 

1958

Première exposition chez Claude Bernard.

Naissance de sa fille, Marie.

La peintre Huguette Arthur Bertrand lui présente le peintre Mogens Andersen. Il rencontre aussi les peintres Roger-Edgar Gillet, Jacques Busse et Jean Cortot. Visite du critique Michel Ragon à l’atelier.

 

1959

Premières peintures au liant vinylique et premières gravures.

Il obtient le prix Lissone de la jeune peinture.

 

1960

Les Marfaing s’installent au 42, rue Henri Barbusse, Paris Ve. Nombreuses rencontres du milieu artistique dans les années 1960 à Montparnasse : des peintres Max Clarac-Sérou, Yehuda Neiman, Bata et Lubjinka Mihaïlovitch, René et Renée Audebès, Oscar Chelimsky, du poète Hubert Juin, des critiques Georges Boudaille, Luce Hoctin et Raoul-Jean Moulin, des sculpteurs César et Alicia Penalba.

Jacques Doucet lui présente Imre Pan (éditeur de Mini-Musée, Morphèmes ...).

Pierre Restany lui fait rencontrer Guido Le Noci, propriétaire de la galerie Apollinaire.

Avec le peintre Mogens Andersen, il réalise un album de lithographies à l’Atelier Clot et Bramsen.

 

1962

Invité par le critique Jacques Lassaigne, Marfaing participe à la Biennale de Venise au pavillon français.

Il installe l’atelier de Saint-Jean- de-Luz où il travaillera tous les étés jusqu’en 1986.

 

1963

Le marchand Claude Bernard et le sculpteur Ipoustéguy accompagnent André et Chantal Marfaing à Copenhague pour l’exposition au Kunstforeningen ; son ami Mogens Andersen lui présente le marchand danois Børge Birch qui l’exposera régulièrement dans sa galerie. Marfaing entre à la galerie Ariel où le marchand Jean Pollak regroupe sous la dénomination « 15 peintres de ma génération » Alechinsky, Atlan, Bitran, Charchoune, Corneille, Gillet, Goetz, Hartung, Jorn, Lindström, Marfaing, Mihaïlovitch, Rebeyrolle, Riopelle et Tabuchi.

 

1964-1966

Participation à de nombreuses expositions de groupes. Il réalise en mars 1966 avec René Barzilay, directeur de publication de la revue Cimaise, le catalogue Notes et croquis pour son exposition à la galerie Ariel.

 

1967-1968

Voyage d’André et Chantal Marfaing avec les artistes Bertrand Dorny Anne Walker en Suède et en Italie ; ce sera le premier d’une suite de nombreux autres. Colette Brunschwig, Kozo Inoué, R.E. Gillet, Madeleine Grenier et François Jousselin viennent graver à l’atelier. Mai 68: les peintres sont dans la rue ...

Par la suite, Marfaing prend activement part avec les artistes Jean-Pierre Jouffroy, Jean Milhaud, Gérard Gosselin, Ladislas Kijno, Robert Fachard et d’autres camarades à la défense des artistes, à travers des mouvements comme la création de l’Union des arts plastiques, la fondation du prix Novembre à Vitry et l’occupation des ateliers à la Cité fleurie en 1974.

 

1969-1971

Première exposition personnelle chez Jean Aulner au Luxembourg. Expose chez Jacques Pulvermacher à la galerie At Home à Toulouse. Marfaing travaille sur des lavis pour un poème d’Évelyne Wilhelm. Il devient membre de la « Jeune gravure contemporaine ». Diffusion le 30 mai 1970 sur France Musique de l’émission « Transfiguration musicale : l’œuvre picturale d’André Marfaing », préparée et présentée par André Almuro.

Le 31 janvier 1971, diffusion de l’émission télé « Regard sur trois peintres abstraits » avec John- Franklin Koenig et Albert Bitran.

 

1972

Installation rue Maurice Lœwy dans le XIV e arrondissement de Paris, où les Marfaing aménagent un ancien garage en espace d’habitation et atelier.

 

1973

Rencontre de Julius Baltazar et d’André Biren. Le dernier l’accueille dans sa galerie rue Jacob pour y exposer ses gravures et collaborer à l’édition de livres.

 

1974

Toiles communes à l’atelierrue Maurice Lœwy de Marfaing- Debré-Lindström pour les cinquante ans du peintre Roger-Edgar Gillet et du galeriste Jean Pollak.

Entretien avec son ami le critique Jean-Marie Gibbal pour la revue Exit.

 

1975-1977

Il rencontre Christian Labbaye pour l’exposition au centre culturel de Montbéliard ; à cette occasion, il rend visite « au Moulin » à Jean Messagier.

Pour l’exposition à la galerie Glemminge en Suède, Rolf Dalström lui commande des lithographies ; Marfaing travaille à l’atelier Pierre Badey.

Il fait connaissance d’Edmond Jabès chez Jacky et Vivianne Crasson. Voyage en Bretagne chez Jeanine et Jacques Busse.

En 1976, il écrit le texte « Il était, maintenant » pour l’ouvrage édité à quarante-quatre exemplaires, en collaboration avec le graveur Bertrand Dorny qui en conçoit les gravures.

En 1977, il réalise un drapeau monumental pour l’exposition « Les drapeaux imaginaires des peintres » organisée par la fédération de Paris du PCF pour la fête de Paris.

 

1978-1980

Antoine Javal, dès l’ouverture de la galerie Erval, montre les peintures sur papier d’André Marfaing.

Les Marfaing et les Javal se lient d’amitié.

François Wehrlin, directeur de l’École spéciale d’architecture, organise son exposition à la maison de la culture d’Orléans.

Karl Olsen l’expose en Suède.

À son atelier, il est interviewé par le critique Michel Chapuis pour France Culture.

Rencontre du peintre Louis Cordesse et de l’éditeur Jean-Pascal Léger. Collaboration à la revue, aux éditions et à la galerie Clivages.

Marfaing participe à la revue Nuit blanche, créée à l’initiative de jeunes peintres (Mélik Ouzani, Mathias Pérez ...).

 

1981-1985

Naissance de Pierre et de Louise, ses petits-enfants.

Diverses expositions et réalisation de plusieurs livres de bibliophilie, avec des textes de Michel Butor, Guy Marester, Pierre Lecuire ... Visite à l’atelier de Daniel Dobbels qui fait la préface du catalogue de l’exposition à la galerie Ariel en 1983. Voyage en Toscane.

Rencontres amicales avec l’écrivain et poète Edmond Jabès.

Ces années-là, André et Chantal retardent leur départ de Saint-Jean- de-Luz pour Paris et font de longues marches en montagne.

 

1986

En mai, Jean Pollak propose une rétrospective dans sa galerie. Marfaing d’abord refuse, puis accepte ; il met de l’ordre dans son travail, peint tout l’été.

En octobre, André Marfaing tombe brusquement malade. Il est hospitalisé. Pendant les périodes de rémission, il travaille sur des lavis à l’encre de Chine, sur des collages et à la réalisation de livres : Les Impasses ou l’Entrée des mendiants et Itinéraire.

 

1987

André Marfaing meurt le 30 mars.